Les différentes traditions et cultures du monde entier nous ont fait découvrir des histoires uniques à travers l’artisanat de la terre. Depuis très lontemps, la terre nous sert à boire, à manger. Chaque pièce que ce soit une simple tasse ou une sculpture, une amulette, une perle nous raconte cette histoire. Et cela fait la différence avec aujourd’hui ce que l’on nomme la fabrication industrielle où l’âme de chaque objet a disparu. Elles sont faconnées par les mains de l’artisan et portent en elle la signature de celui-ci induite par tellement de facteurs différents.
La source de l’artisan :
Son toucher : Chaque pièce commence entre les mains de l’artisan. Que ce soit en pétrissant la terre, en la modelant, en la tournant ou en l’aplatissant, elle reçoit des informations différentes à chaque fois. L’implication de l’artisan garantit des variations pour chacune d’elle. Les doigts qui
s’accrochent, glissent, façonnent cette terre laissent des marques uniques qui ne peuvent jamais être parfaitement reproduites.
Sa création : Une vision, une émotion, un échange déclenche chez l’artisan un processus de création. Là, il se dévoile et laisse apparaître sa sensibilité, sa spontanéité, son envie de partager son inspiration. Une forme carrée devient ronde, puis s’allonge, se courbe et se recouvre de texture. Elle est unique.
Les matériaux :
La faience, le grès, la porcelaine : Autant de matériaux qui varient en composition et en qualité. Mais aussi des variations importantes autant dans la manipulation que dans la cuisson avec des
réactions souvent surprenantes si l’on rajoute des facteurs tels que les conditions environnementales, comme le taux d’humidité, la température ambiante et même les saisons. Et pour certaines cuissons l’atmosphère qui se dégage autour du four.
Les Émaux et les Couleurs : Les émaux utilisés pour la finition des pièces sont également sujets à des variations. Les mélanges d’émaux peuvent produire des résultats différents en fonction de la composition chimique, de la température de cuisson et de l’application. Les couleurs peuvent se mélanger, se fondre ou se transformer de manière imprévisible, créant des effets uniques à chaque fois. Et il n’est pas toujours facile d’obtenir une régularité dans son four ce qui peut occasionner aussi l’inattendu.
La cuisson : Le séchage de la pièce avant de l’enfourner provoque sur la pièce un rétrécissement différent d’une terre à l’autre. Entre la première cuisson et les suivantes, il se passe beaucoup d’autres choses. La transformation tout d’abord de l’argile cru en biscuit, matériau dur mais poreux. La manière dont elle réagit à cette première cuisson peut varier en fonction de l’épaisseur, de la densité de l’argile et de la température du four (voir programme pour l’électrique).
La seconde nous amène à recouvrir les pièces de différents émaux ou autre. Les températures sont différentes d’une terre à l’autre et c’est là que la magie opère… ou pas ! Les réactions chimiques entre émaux et argile sont des fois surprenantes, et c’est là qu’il est difficile que nous trouverons à la sortie du four les mêmes pièces que la cuisson d’avant. Surprise !
Les imprévus : Une multitude de surprises peuvent survenir lors de la cuisson, comme des fissures, des bulles d’air, ou des variations de couleur imprévues… en effet avec l’expérience cela arrive de moins en moins souvent.
Les influences :
Chaque artisan a un style différent. Même si l’on voulait reproduire la pièce du voisin, elle serait différente. A travers toutes les techniques possibles, connues qui s’offrent à chaque artisan, on a souvent une préférence pour l’une ou pour l’autre et ce qui va nous distinguer, donner la couleur, l’essence de l’artisan. Nous sommes tous différents avec des expériences, des inspirations et des compétences différentes. Que ce soit le tournage, le façonnage à la main, la sculpture ou le moulage, c’est autant de possibilité de créativité, et si l’on rajoute à cela les techniques de décoration, comme le sgraffito, l’engobe, ou l’incrustation, la palette s’agrandit. Chaque technique ajoute une dimension unique à la pièce. Et c’est là que l’artisanat prend toute sa grandeur. Et l’on comprend que l’on n’achète pas un bol sur un marché de potier comme dans une grande surface, et heureusement !…